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La Maîtresse rousse
18/07/2008 23:42
La Maîtresse rousse

Je pris pour maître, un jour, une rude Maîtresse,
Plus fauve qu'un jaguar, plus rousse qu'un lion !
Je l'aimais ardemment, - âprement, - sans tendresse,
Avec possession plus qu'adoration !
C'était ma rage, à moi ! la dernière folie
Qui saisit, - quand, touché par l'âge et le malheur,
On sent au fond de soi la jeunesse finie...
Car le soleil des jours monte encor dans la vie,
Qu'il s'en va baissant dans le cœur !
Je l'aimais et jamais je n'avais assez d'elle !
Je lui disais : " Démon des dernières amours,
Salamandre d'enfer, à l'ivresse mortelle,
Quand les cœurs sont si froids, embrase-moi toujours !
Verse-moi dans tes feux les feux que je regrette,
Ces beaux feux qu'autrefois j'allumais d'un regard !
Rajeunis le rêveur, réchauffe le poète,
Et, puisqu'il faut mourir, que je meure, ô Fillette !
Sous tes morsures de jaguar ! "
Alors je la prenais, dans son corset de verre,
Et sur ma lèvre en feu, qu'elle enflammait encor,
J'aimais à la pencher, coupe ardente et légère,
Cette rousse beauté, ce poison dans de l'or !
Et c'étaient des baisers !... Jamais, jamais vampire
Ne suça d'une enfant le cou charmant et frais
Comme moi je suçais, ô ma rousse hétaïre,
La lèvre de cristal où buvait mon délire
Et sur laquelle tu brûlais !
Et je sentais alors ta foudroyante haleine
Qui passait dans la mienne et, tombant dans mon cœur,
Y redoublait la vie, en effaçait la peine,
Et pour quelques instants en ravivait l'ardeur !
Alors, Fille de Feu, maîtresse sans rivale,
J'aimais à me sentir incendié par toi
Et voulais m'endormir, l'air joyeux, le front pâle,
Sur un bûcher brillant, comme Sardanapale,
Et le bûcher était en moi !
" Ah ! du moins celle-là sait nous rester fidèle,
Me disais-je, - et la main la retrouve toujours,
Toujours prête à qui l'aime et vit altéré d'elle,
Et veut dans son amour perdre tous ses amours ! "
Un jour elles s'en vont, nos plus chères maîtresses ;
Par elles, de l'Oubli nous buvons le poison,
Tandis que cette Rousse, indomptable aux caresses,
Peut nous tuer aussi, - mais à force d'ivresses,
Et non pas par la trahison !
Et je la préférais, féroce, mais sincère,
A ces douces beautés, au sourire trompeur,
Payant les cœurs loyaux d'un amour de faussaire...
Je savais sur quel cœur je dormais sur son cœur !
L'or qu'elle me versait et qui dorait ma vie,
Soleillant dans ma coupe, était un vrai trésor !
Aussi ce n'était pas pour le temps d'une orgie,
Mais pour l'éternité, que je l'avais choisie :
Ma compagne jusqu'à la mort !
Et toujours agrafée à moi comme une esclave,
Car le tyran se rive aux fers qu'il fait porter,
Je l'emportais partout dans son flacon de lave,
Ma topaze de feu, toujours près d'éclater !
Je ressentais pour elle un amour de corsaire,
Un amour de sauvage, effréné, fol, ardent !
Cet amour qu'Hégésippe avait, dans sa misère,
Qui nous tient lieu de tout, quand la vie est amère,
Et qui fit mourir Sheridan !
Et c'était un amour toujours plus implacable,
Toujours plus dévorant, toujours plus insensé !
C'était comme la soif, la soif inexorable
Qu'allumait autrefois le philtre de Circé.
Je te reconnaissais, voluptueux supplice !
Quand l'homme cherche, hélas ! dans ses maux oubliés,
De l'abrutissement le monstrueux délice...
Et n'est - Circé ! - jamais assez, à son caprice,
La Bête qui lèche tes pieds !
Pauvre amour, - le dernier, - que les heureux du monde,
Dans leur dégoût hautain, s'amusent à flétrir,
Mais que doit excuser toute âme un peu profonde
Et qu'un Dieu de bonté ne voudra point punir !
Pour bien apprécier sa douceur mensongère,
Il faudrait, quand tout brille au plafond du banquet,
Avoir caché ses yeux dans l'ombre de son verre
Et pleuré dans cette ombre, - et bu la larme amère
Qui tombait et qui s'y fondait !
Un soir je la buvais, cette larme, en silence...
Et, replongeant ma lèvre entre tes lèvres d'or,
Je venais de reprendre, ô ma sombre Démence !
L'ironie, et l'ivresse, et du courage encor !
L'Esprit - l'Aigle vengeur qui plane sur la vie
Revenait à ma lèvre, à son sanglant perchoir...
J'allais recommencer mes accès de folie
Et rire de nouveau du rire qui défie...
Quand une femme, en corset noir,
Une femme... Je crus que c'était une femme,
Mais depuis... Ah ! j'ai vu combien je me trompais,
Et que c'était un Ange, et que c'était une Ame,
De rafraîchissement, de lumière et de paix !
Au milieu de nous tous, charmante Solitaire,
Elle avait les yeux pleins de toutes les pitiés.
Elle prit ses gants blancs et les mit dans mon verre,
Et me dit en riant, de sa voix douce et claire
" Je ne veux plus que vous buviez ! "
Et ce simple mot-là décida de ma vie,
Et fut le coup de Dieu qui changea mon destin.
Et quand elle le dit, sûre d'être obéie,
Sa main vint chastement s'appuyer sur ma main.
Et, depuis ce temps-là, j'allai chercher l'ivresse
Ailleurs... que dans la coupe où bouillait ton poison,
Sorcière abandonnée, ô ma Rousse Maîtresse !
Bel exemple de plus que Dieu dans sa sagesse,
Mit l'Ange au-dessus du démon !
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J'ai le goût amer du sang
18/07/2008 23:46
J'ai le goût amer du sang

J'ai le goût amer du sang
Plein vicié sur les dents
Ces cailloux rochers de la vie
Qui vous laminent à feu petit
J'ai le goût amer du sang
Les tripes à l'air du temps
Par cet acide qui vous ronge dedans
Et vous laisse pourrir les os au vent
J'ai le goût amer du sang
Mais il n'y a plus d'envies dedans
Juste un cœur qui pulse l'air, le fend
Et que le sol-enfer attend
J'ai le goût amer du sang
Ce n'est plus le désespoir qui m'attend
Juste le bras d'un mourant
Qui me montre l'horreur et se détend
C'est le goût amer du sang
De celui qui, verdâtre, se répand
Et vous laisse inanimé un temps
Sous le soleil de "Satan" ...
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La Couleur Du Sang
19/07/2008 00:03

La Couleur Du Sang I
Un soir où pris de fièvre
Je regarde ta bouche
Ce rouge à lèvres…
Elles sont pleines de sang
Mon Dieu qu’as tu fait
Je cours vers la chambre
Un regard dans le berceau
Plus un cri
Pas même un bruit
As-tu touché à notre enfant
Pendant un instant
L’air hésitant
Je le crois mort
Heureusement qu’il dort
Je le laisse se reposer
Dans l’obscurité
Si paisible si tranquille
Comme si la folie de ce monde
Pouvait le laisser intact
Qu’il soit né imperméable
Qu’il ne connaisse pas la guerre
Il a à l’extrémité des lèvres
Comme un sourire d’ange
On dirait le sourire de sa mère
Quand elle était enfant…
Soudain dans mon corps
Je sens une violente douleur
Une brûlure m’assaille dans mon cou
Je pose ma main pour calmer le mal
Quand je retire mes doigts
La paume est rouge
Rouge comme ton sang
Rouge comme tes lèvres
Pourquoi cette morsure
Je regarde tes yeux
Ton regard est brillant
La Couleur Du Sang II
Ton regard est brûlant
Cette étrange lueur…
La réponse se lit au fond de toi
Encore une fois
Tu n’as pas pu t’en empêcher
Tu n’as pas pu te retenir
Mordre c’est plus fort que toi
La nuit à peine tombée
Tu as si faim
Toujours de l’appétit
Tu baisses les yeux
Caches tes pupilles incandescentes
Tu joues les adulescentes
Tu vois le sang dans mon cou
La plaie ouverte t’attire
Toujours la même envie
La moue boudeuse
Telle une gamine
Dans ta chemise de nuit
En dentelle blanche
Te donne un air innocent
Tête baissée
Tu articules quelques mots d’excuses
Tu demandes ton pardon
Tu voudrais ton salut…
Avec mon air inquisiteur
Dois-je te pardonner ?
Encore une fois ?
De me confondre avec ton repas ?
Flottant dans la pénombre
Je regarde ta silhouette
Mais il est trop tard
Ma chemise ensanglantée
Mon col blanc tacheté
Je vais te détester
Face à mon air sévère
L’air inquiet tu recules
Tu regardes le sabre dans ma main
En entendant le clocher
Tu crains le pire
Ton heure a sonné
Tu connais déjà mes intentions
Créature de l’Enfer
Je ne peux te laisser vivre
Ou… survivre
Sur la terre
Combien de victimes

La Couleur Du Sang III
Te faudra t il encore ?
Une âme chaque soir ?
Pour te nourrir
Au point de vouloir me voir… mourir ?
Ma main dans mon cou
Cherche à bloquer l’hémorragie
Ton talon avance vers moi
Tu voudrais me porter secours
J’ai peur du coup de grâce
J’observe tes canines
Etincelant dans la lumière de la Lune
Toi que la malédiction a frappé
Ne fais pas un pas de plus
Vers ma nuque
Je ne peux te laisser faire du mal
Je dois protéger notre enfant
L’éloigner avant qu’il ne soit trop tard
Fuir ta présence maléfique
Ton influence néfaste
Tu n’as plus le choix
Tu te sais jugée…
Et condamnée
Quand le nuage disparaît
Tu vois la lune dans le miroir
Se refléter sur ma lame
Un instant aveuglé
Par cette distraction
Tu plonges à pleines dents
Dans ma direction
Tu mords encore
Ma chair à vif
Dans mon cou
Je sens un violent suçon
Un assaut si facile
Tu te demandes pourquoi
Pourquoi je n’ai pas bougé
Même armé
Je ne pouvais pas te tuer
Simplement parce que je t’aime
… Je t’aime encore
Malgré ce mal qui t’a atteint
Sans défense
Le corps inerte
L’air d’un pantin
Comme blessé à mort
Je gis à terre
La Couleur Du Sang IV
Avec tes yeux de braise
Tu mords mais je te laisse mordre
Je sens mon sang s’en aller
Le regard noir
Gagné lentement par le désespoir
Je n’ai plus qu’un espoir
Bientôt ma vie coulera en toi
Comme d’autres ont coulé avant
Avalées les unes après les autres
Je sens tes lèvres aspirer mon corps
Le plaisir de cette dernière caresse
Ta caresse fatale
L’ultime baiser
Que me donne ta bouche
La chaleur s’en va
Quand tu me touches
Je refroidis
Ma respiration ralentit
Bientôt mon corps sera mort
Ma réserve de sang épuisé
Je girais à tes pieds
Comme une bouteille de vin vidée
Mes cicatrices virant à l’écarlate
Disséminé quelque part sous ta peau blanche
Je continuerai de vivre en toi
A travers toi…
Pour l’éternité
Tu regardes mon corps tomber à terre
Comme aux champs d’honneur
Tu m’observes te supplier
Encore quelques secondes de vie
Je m’écroule à tes pieds
Comme frappé par la foudre
Le regard vide
Le son d’un corps creux
Le coeur exsangue
Mon cadavre gît au sol
Depuis tout ce temps
Que tu attendais cet instant
Enfin rassasiée
Tu passes la main sur tes lèvres
Tu essuies la dernière goûte de sang
Tu entends le bébé pleurer
Tu prends l’enfant dans tes bras
Tu la serres si fort
La môme ne craint plus rien

La Couleur Du Sang V
Maintenant tu es là
A jamais
Si elle aime dormir le jour
Et se lever à la tombée de la nuit
C’est parce qu’elle est comme sa mère
Elle aussi aime…
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L'AGE D'OR DU VAMPIRISME , Histoire du vampirisme I
19/07/2008 12:25
... COMMENT DEVIENT -ON UN VAMPIRE
Si tout être humain est théoriquement susceptible de devenir un vampire après sa mort , certaines personnes le sont plus que d'autres , comme les excommuniés , les suicidés , les victimes de mort violentes , les sorciers , les enfants morts-nés et toute personne qui n'a pas bénéficié d'une sépulture chrétienne . Certains individus sont prédisposés à ce funeste destin en raison de particularités congénitales comme le fait d'être né avec des dents , d'être né coiffé , d'avoir les yeux très foncés ou au contraire d'un bleu très clair , d'avoir les cheveux roux comme Judas ou encore d'avoir des tâches rouges sur le corps .
Quand de telles personnes décèdent , il faut redoubler de précautions au moment de la mise en bière et de l'inhumation . En Roumanie on enfonce un clou dans le front du défunt , ou on transperce son corps de coups d'aiguilles , ou encore on l'enduit de la graisse d'un cochon tué le jour de la saint ignace . Pour empêcher l'âme du présumé vampire de réintégrer son corps , on peut placer dans sa bouche un objet tel qu'une gousse d'ail en Roumanie , une hostie consacrée en Grèce ou simplement un citron en Saxe . Afin que le corps ne puisse quitter sa tombe , on le cloue au fond de son cercueuil . Dans les sudètes , on enroule le corps dans une sorte de bas : le vampire doit chaque année en défaire une maille . En Russie , on met des graines de pavot dans le cercueil : le vampire doit les recompter chaque nuit . On enterre systématiquement les suicidés et les excommuniés à la croisée de deux chemins . Pour protéger une maison contre l'attaque d'un vampire , en Serbie , on peint une croix au goudron sur les portes et les fenêtres ; en Roumanie , on suspend des gousses d'ail dans toutes les pièces et on frotte d'ail les portes , les fenêtres , les cheminées et les trous de serrure ; en Russie on dispose des graines de pavot ou des épines d'églantier sur toutes les routes menant au cimetière ; le vampire doit les ramasser une à une .

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L'AGE D'OR DU VAMPIRISME , Histoire du vampirisme II
19/07/2008 12:28
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COMMENT RECONNAITRE UN VAMPIRE
Les traités du XVIII°siècle sur le vampirisme , puis par la suite , les enquêtes entreprises sur le terrain au XIX° siècle ont permis de dégager les grands traits de cette mythologie . Il existe là aussi de nombreuses variantes selon les pays d'Europe . D'une façon générale , on reconnaît le vampire à ce que , dans sa tombe , son crops est préservé de la raideur et de la corruption cadavérique , et cela plusieurs semaines après son inhumation . Une autre particularité est son système pileux anormalement développé : ses sourcils broussailleurx se rejoignent et il a des poils dans la paume de ses mains . Les vampires roumains ont parfois une queue assez courte et couverte de poils qui peut grossir sous l'effet de la chaleur et qui est censée leur donner des pouvoirs surnaturels .
Lors des épidémies de vampirisme , pour identifier le coupable , on fait parcourir le cimetière par un cheval entièrement noir ou entièrement blanc , n'ayant jamais sailli monté par un adolescent vierge . Le cheval se cabre devant la tombe renfermant le vampire . La présence dans le sol de petis orifices à proximité d-une tombe est également une preuve , le vampire sortant par ces trous sous la forme d'un brouillard . Les personnes nées de l'union d'un vampire et d'une mortelle ont le don de repérer infailliblement les vampires . On les appelle Vampiritch ou Vampirovitch en Serbie , Dhampires en Bohême et en Hongrie ...
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