Te faudra t il encore ?
Une âme chaque soir ?
Pour te nourrir
Au point de vouloir me voir… mourir ?
Ma main dans mon cou
Cherche à bloquer l’hémorragie
Ton talon avance vers moi
Tu voudrais me porter secours
J’ai peur du coup de grâce
J’observe tes canines
Etincelant dans la lumière de la Lune
Toi que la malédiction a frappé
Ne fais pas un pas de plus
Vers ma nuque
Je ne peux te laisser faire du mal
Je dois protéger notre enfant
L’éloigner avant qu’il ne soit trop tard
Fuir ta présence maléfique
Ton influence néfaste
Tu n’as plus le choix
Tu te sais jugée…
Et condamnée
Quand le nuage disparaît
Tu vois la lune dans le miroir
Se refléter sur ma lame
Un instant aveuglé
Par cette distraction
Tu plonges à pleines dents
Dans ma direction
Tu mords encore
Ma chair à vif
Dans mon cou
Je sens un violent suçon
Un assaut si facile
Tu te demandes pourquoi
Pourquoi je n’ai pas bougé
Même armé
Je ne pouvais pas te tuer
Simplement parce que je t’aime
… Je t’aime encore
Malgré ce mal qui t’a atteint
Sans défense
Le corps inerte
L’air d’un pantin
Comme blessé à mort
Je gis à terre
La Couleur Du Sang IV
Avec tes yeux de braise
Tu mords mais je te laisse mordre
Je sens mon sang s’en aller
Le regard noir
Gagné lentement par le désespoir
Je n’ai plus qu’un espoir
Bientôt ma vie coulera en toi
Comme d’autres ont coulé avant
Avalées les unes après les autres
Je sens tes lèvres aspirer mon corps
Le plaisir de cette dernière caresse
Ta caresse fatale
L’ultime baiser
Que me donne ta bouche
La chaleur s’en va
Quand tu me touches
Je refroidis
Ma respiration ralentit
Bientôt mon corps sera mort
Ma réserve de sang épuisé
Je girais à tes pieds
Comme une bouteille de vin vidée
Mes cicatrices virant à l’écarlate
Disséminé quelque part sous ta peau blanche
Je continuerai de vivre en toi
A travers toi…
Pour l’éternité
Tu regardes mon corps tomber à terre
Comme aux champs d’honneur
Tu m’observes te supplier
Encore quelques secondes de vie
Je m’écroule à tes pieds
Comme frappé par la foudre
Le regard vide
Le son d’un corps creux
Le coeur exsangue
Mon cadavre gît au sol
Depuis tout ce temps
Que tu attendais cet instant
Enfin rassasiée
Tu passes la main sur tes lèvres
Tu essuies la dernière goûte de sang
Tu entends le bébé pleurer
Tu prends l’enfant dans tes bras
Tu la serres si fort
La môme ne craint plus rien