Chauve-souris Vampire
Parmi les 1000 espèces de chauves-souris connues, seules trois espèces ont été baptisées « vampires » en raison de leur mode d’alimentation.
Le vampire commun (Desmodus rotundus) est le plus célèbre des vampires et l’espèce la plus courante.
Ce sont les vampires qui ont donné cette mauvaise réputation aux chauves-souris et entretenu l’image fantastique d’un animal nocturne assoiffé de sang.
Portrait du vampire
Les espèces baptisées vampires font partie de la famille des Phyllostomidae. Les vrais vampires sont peu nombreux. On n’en compte que trois espèces :
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Le vampire commun, également appelé vampire d’Azara (Desmodus rotundus)
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Le vampire à pattes velues (Diphylla ecaudata)
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Le vampire à ailes blanches (Diaemus youngi)
Le vampire commun vit au Mexique jusqu’au centre du Chili, dans le Nord de l’Argentine et en Uruguay
Le vampire à pattes velues vit du Val Verde County au Texas jusqu’au Sud du Brésil
Le vampire à ailes blanches vit à l’est du Mexique jusqu’au Brésil
Ce sont des espèces de petite taille. Un vampire commun mâle ne mesure pas plus de 9 cm (longueur du corps) pour un poids de 25 à 45 grammes.
L’envergure est de 35 cm environ.
Ces trois espèces ne peuvent vivre dans des régions où les températures seraient inférieures à 10°C.
Les chauves-souris vampires affectionnent les forêts tropicales et subtropicales, les régions broussailleuses et boisées.
Pourquoi ces chauves-souris sont-elles devenus hématophages ? Nul ne le sait avec exactitude. On peut simplement envisager l’hypothèse qu’une modification du biotope a pu conduire quelques espèces à survivre en modifiant leur alimentation.

Toutes les autres chauves-souris sont frugivores, insectivores ou piscivores.
Leur morphologie s’est adaptée à leur mode alimentaire. Les vampires sont pourvus d’incisives et de canines supérieures hypertrophiées et tranchantes.
Ses dents poussent d’une manière continue et s’usent en s’aiguisant d’elles-mêmes.
Elles leur servent à infliger des morsures qui ressemblent à des petits cratères de 3 mm.
Le museau est plat ce qui permet au vampire d’enfoncer profondément ses canines dans la chair de ses proies.

Le vampire commun se sert de ses pouces en forme de crochet pour se déplacer au sol en bondissant.
Contrairement aux autres chauves-souris, il est très agile au sol. Il peut effectuer des bonds de 15 cm de haut.
Il vole à faible hauteur. Son système d’écholocation est moyennement développé. Il vole la bouche ouverte et pousse, en moyenne, dix cris par seconde en vitesse de croisière et 75 lorsqu’il se pose.
Mode de vie et reproduction
Les chauves-souris vampires sont nocturnes. Elles peuvent vivre isolées ou en grandes colonies.
Les colonies regroupent 20 à 100 individus en moyenne. Quelques grottes en abritent plusieurs milliers.
Durant la journée, certaines chauves-souris se réfugient dans des troncs d’arbres creux.
Elles peuvent partager leur refuge avec d’autres chauves-souris, hématophages ou non.
Ces colonies ne sont pas qu’un simple regroupement. D’après une étude menée au Costa Rica, les individus restent ensemble de longues années, voire toute leur vie.
La plupart des individus d’une même colonie sont apparentés. Cette forte cohésion a permis le développement d’altitudes altruistes.
Ainsi, un vampire nourrit son congénère quand celui-ci revient à la grotte le ventre creux.
Il régurgite du sang à la demande de l’autre.
Si un vampire ne s’alimente pas pendant 60 heures, il meurt d’inanition.
Ces chauves-souris se reproduisent toute l’année. La femelle est unipare et ne met qu’un seul petit au monde après une gestation de 7 mois.
Le petit reste accroché à sa mère pendant un mois. A 2 mois, elle ajoute à son lait du sang régurgité.
Il sera sevré à 9 ou 10 mois.
S’il arrive à échapper aux prédateurs, serpents, iguanes ou rapaces, il peut espérer vivre jusqu’à 18 ans.
L’alimentation de la chauves-souris vampire
Le vampire commun a une prédilection pour le sang des mammifères et notamment des animaux d’élevage.
En fait, il s’attaque à tous les animaux susceptibles de le nourrir : chèvres, chiens, chevaux, bovins, volailles.
Les deux autres espèces préfèrent apparemment le sang des oiseaux.
Le vampire attend la nuit pour partir en quête d’une proie. Aussitôt qu’un mammifère ou un oiseau est repéré, la chauve-souris se pose à proximité puis se glisse sans bruit vers sa victime.
Des détecteurs de chaleur (capteurs infrarouges) situés autour de son nez lui permettent de trouver ses proies. En effet, les parties les plus chaudes du corps sont aussi les plus irriguées par les vaisseaux sanguins.
En léchant, il ramollit la peau. Une seule petite morsure et le vampire peut prendre son repas.
Un anticoagulant contenu dans sa salive aide le sang à couler librement.

La victime est toujours endormie et ne semble pas ressentir la moindre douleur.
Le vampire ingère le sang en le lapant par un tube formé par l’espace entre sa langue et sa lèvre inférieure.
Le vampire commun attaque rarement l’homme. Quand il le fait, il marque une préférence pour les pieds, les mains et l’oreille.
Quelques cas ont été recensés dans les régions tropicales. On a remarqué qu’il mord plus volontiers les enfants et principalement du sexe féminin.
Mais rassurez-vous, ces cas sont rares et il suffit de dormir avec une moustiquaire pour être protégé.
L’estomac du vampire lui permet d’avaler une très grande quantité de sang en peu de temps. Son estomac tubulaire en forme de « U » peut quadrupler son diamètre.
En une seule nuit, un individu peut avaler jusqu’à 20 millilitres de sang.
La chauve-souris vampire et l’homme
Plus la démographie explose en Amérique du Sud et plus l’homme défriche pour cultiver et élever des troupeaux.
La cohabitation devient très difficile avec les chauves-souris vampires. Ces dernières trouvant de plus en plus difficilement leurs proies habituelles, tapirs ou pécaris, elles s’attaquent aux troupeaux de bovins.
Cela pose un grave problème car ces chauves-souris favorisent la transmission de la rage. Le vampire cause périodiquement des épidémies qui dévastent les troupeaux de bovins.
Sur l’ensemble de l’Amérique latine, les pertes sont évaluées à plus de 100 000 têtes de bétail par an.